Christophe Allwright.65 ans.
Le théâtre, par ses ascendants, il est tombé dedans quand il était petit. Il sent encore flotter parfois dans l'air immatériel l'ombre du Grand Ancêtre: Jacques Copeau.
A 18 ans, pour son premier spectacle professionnel, « Lettre à mon fils »,une pièce de Catherine de Seynes, mise en scène par Gérard Lorrin , il savait que, dans la salle, il y avait son grand père, sa grand mère; Jean Dasté et Marie Hélène Dasté, son père et sa mère, Graeme Allwright et Catherine Dasté, et....le grand Roger Blin...D'autres, sans doute, aussi, dont il a perdu le souvenir.
Le spectacle commençait par lui, qui entrait sur scène un bougeoir à la main, seule la pâle lumière de la bougie éclairait le public, petite mer de têtes attentives et si terriblement silencieuses, tout d'un coup...et il n'avait conscience que de la seule présence de ce qu'il lui semblait être un jury qui allait, ou non, lui donner le droit d'avoir son petit strapontin à la grande table familiale...Il devait poser le bougeoir sur un banc. Sa main tremblait tant qu'il y eu une série de petits chocs, un petit roulement sur le bois... La flamme cessa de danser, et il allait, il devait, parler, bouger, jouer...Ce qui s'est passé ensuite, ça lui appartient. Il est un peu acteur, un peu auteur, metteur en scène, musicien, réalisateur, mais ce qui est sûr, c'est qu'il tremble encore!